La nuit est faite pour attraper les étoiles.
Le rêve dissout notre esprit de toutes contraintes.
Evadez-vous dans l'inconnu, dans cette entité, vous ne serez jamais amenés à vous retourner.
Martine Tardy Pierretta
Quatre filles et cinq garçons.
Lana, Maël et leurs nouveaux amis Solinne, Sofiane et Eliott se sont connus lors des dernières vacances de 2023 sur la plage de l’Almanarre à Hyères.
C’est ainsi que s’est formée l’équipe de cinq. Mais quelques jours plus tard, au détour d’une rencontre en mer, le cercle d’amis s’est agrandi avec Sabine, Hélène, Martial et Guillaume. Ils ont sensiblement le même âge, dix-sept ans, presque dix-huit. Des écorchures et des pansements, de l’amour et de l’amitié. Mais pour quatre d’entre eux, c’est un autre monde qui les anime. Un papillon passe puis s’envole. Cependant, une situation très inattendue va bouleverser le séjour de l’équipe de cinq et mettre en péril la vie de chacun. Martial est une personne qui aime diriger et montrer qu’il est le meilleur. Jusqu’à quand ? Il n’est pas spécialement un gentil, mais plutôt un manipulateur. L’équipe de cinq n’est plus que jamais soudée pour sortir de cette embuscade dans laquelle elle s’est retrouvée. Lana, Maël et les autres comprendront que Sabine et Martial sont les pièces maîtresses et Guillaume et Hélène une valeur ajoutée.
Sabine et Martial
Depuis ses années collège, Sabine envisageait de devenir avocate. À la fin de la seconde, elle savait, que si elle obtenait le bac, elle se dirigerait vers une fac de droit. Elle a décroché avec succès son admission à l’université Paris Panthéon-Assas, réservée à une élite. Avec Martial, ils étaient amis depuis le collège. Ils habitaient Saint-Ouen depuis toujours. Les parents de Sabine travaillaient dans l’Éducation nationale. La jeune fille rêvait en secret de naviguer. Le père de Martial travaillait à la Compagnie ferroviaire des docks de Saint-Ouen. Depuis que Martial et Virginie, sa petite sœur, étaient autonomes, leur mère travaillait sur les marchés. Martial et les études, ça faisait deux. C’était pourtant un jeune garçon surdoué, mais il ne se sentait plus à sa place au collège ni au lycée depuis la cinquième. Il n’avait qu’une seule hâte, naviguer après avoir décroché son bac, à condition qu’il ait les notes suffisantes en français pour aller au rattrapage ; c’était un matheux. Il était habile de ses mains et aimait travailler le bois et tout ce qui était lié aux bateaux. Il se voyait grand navigateur sur des embarcations sophistiquées. Sportif, il excellait en natation et la pêche était un de ses passe-temps. À son retour du lycée et tous les week-ends, au lieu de réviser, il allait taper à la porte de l’atelier de son voisin pour parler navigation et finir la construction de son bateau, le LiBublle. Il y mettait tout son argent de poche. Sa mère n’appréciait pas que son fils néglige ses études, lui martelant une fois par semaine qu’elle aurait préféré étudier, plutôt que d’arrêter ses études à quatorze ans. Elle lui répétait qu’elle s’était mariée à vingt ans, certes par amour, mais elle éprouvait un manque de culture qu’elle tentait de combler en lisant beaucoup. Seulement, Martial n’en faisait qu’à sa tête. Son père se rangeait au choix de son fils et disait souvent à sa femme :
« Laisse-le vivre sa vie ! Il n’y a pas de sot métier et naviguer est son rêve le plus cher. S’il n’aime pas les études, ce n’est pas la peine de le forcer à ruiner ses pantalons sur les bancs de l’école. »
Le père de Martial avait assouvi sa curiosité grâce à la passion de son fils, en cachette de sa femme. Il avait découvert qu’il avait enfoui ce désir sans s’en rendre compte. Une révélation qu’il rattrapait tardivement.